Renault : La future Twingo suscite la controverse

Renault a récemment annoncé que la future génération de la Twingo sera fabriquée en Chine. Ce modèle emblématique, qui a su conquérir les centres-villes et les parkings exigus depuis son lancement en 1993, fera son grand retour en 2026 sous une version 100 % électrique. L’un de ses principaux arguments commerciaux sera un prix fixé sous la barre des 20 000 € (hors bonus écologique). Toutefois, cette nouvelle stratégie industrielle ne manque pas de faire réagir.

Une approche inédite

Plutôt que de consacrer plusieurs années au développement du modèle en France, Renault a opté pour une approche différente en confiant une partie du travail à des équipes basées en Chine. Dans cette optique, la marque a mis en place un centre d’ingénierie à Shanghai, baptisé ACDC, où 150 ingénieurs chinois travaillent sur des éléments clés tels que le moteur, la batterie et l’aménagement intérieur. Pendant ce temps, leurs homologues français supervisent le projet à distance, avec une vigilance accrue.

Une décision qui divise

Cette décision a suscité des inquiétudes en interne. En janvier, le syndicat Force Ouvrière a publié un communiqué dénonçant une politique de réduction des coûts favorisant le « made in China » et mettant en doute la confiance accordée aux ingénieurs français. Face à ces critiques, la direction de Renault a tenu à rassurer en affirmant qu’ACDC n’a pas vocation à remplacer les équipes françaises mais à apporter un éclairage supplémentaire au projet.

Pour apaiser les tensions, Renault met en avant plusieurs éléments : la plateforme de la future Twingo sera issue de la R5, un modèle conçu en France ; le design a également été élaboré dans l’Hexagone ; et enfin, l’assemblage du véhicule se fera en Slovénie.

Un choix stratégique dicté par la concurrence

Luca de Meo, directeur général du groupe, a justifié ce choix en expliquant qu’il est désormais indispensable de comprendre le fonctionnement du marché chinois pour rester compétitif dans l’industrie du véhicule électrique. Selon lui, les constructeurs européens doivent s’adapter aux méthodes des entreprises chinoises pour ne pas se laisser distancer par des acteurs comme BYD ou Nio, qui progressent rapidement.

Ainsi, la future Twingo sera-t-elle perçue comme une citadine toujours ancrée dans l’ADN français ou bien comme un modèle hybride, reflet d’une collaboration accrue avec la Chine ? Une question qui ne manquera pas d’alimenter les débats dans les mois à venir.